Mohamed Amra: le maire d'Alençon assure que la prison de Condé-sur-Sarthe est adaptée

Mohamed Amra, interpellé le 22 février à Bucarest en Roumanie, a été remis à la France mardi 25 février et placé en détention provisoire au sein de la prison de Condé-sur-Sarthe dans l'Orne.

Un centre pénitentiaire réputé comme de très haute sécurité, qui fait d'ailleurs partie des quatre sites envisagés par le ministre de la Justice Gérald Darmanin pour y implanter son projet de regroupement des 100 plus gros narcotrafiquants de France dans une seule et même prison ultra-sécurisée.

"C'est une prison de haute sécurité qui avait été conçue pour accueillir et héberger les détenus les plus dangereux", explique ce mercredi 26 février Joaquim Pueyo, le maire d'Alençon, sur BFMTV.

L'édile, qui a été directeur des prisons de Fresnes et de Fleury-Mérogis, assure que le centre pénitentiaire a toutes les capacités pour encadrer la détention de Mohamed Amra. "Pour héberger des narcotrafiquants, on a évidemment tous les moyens de les prendre en charge au niveau de la sécurité."

La prison de Condé-sur-Sarthe est jugée de haute-sécurité "pour différents motifs d'enceinte, de caméras, de contrôles des mouvements des détenus", détaillait déjà le maire le 24 janvier dernier sur BFM Normandie.

Grâce à cela, les conditions de détention du narcotrafiquant, très exigeantes, pourront être respectées. "Il sera à l'isolement, seul en cellule. Ses déplacements seront très encadrés par plusieurs agents pénitentiaires. (...) Il sera seul en cours de promenade", liste Joaquim Pueyo.

Mohamed Amra pourra entrer en contact avec son avocat, mais toujours de façon extrêmement surveillée. "L'isolement est une mesure très stricte qui permet d'assurer de manière optimale la sécurité d'un détenu qui peut être dangereux pour l'établissement et notre société."

Joaquim Pueyo avait déjà félicité le projet du Garde des Sceaux en janvier dernier. "Il fallait un message très fort. (...) Je pense qu'il faut les écarter de la détention ordinaire (...) pour surtout donner du sens à la peine à exécuter", déclarait-il sur BFM Normandie.

"Nous avons dans les prisons françaises des narcotrafiquants qui continuent leur trafic à partir de la prison et ce n'est pas acceptable", expliquait-il. "Je pense qu'il faut les isoler et on peut effectivement les mettre dans des établissements de haute-sécurité, comme on l'a fait en 2016 avec les détenus écroués pour des faits de terrorisme."

Là encore, les deux établissements choisis étaient ceux de Condé-sur-Sarthe et de Vendin-le-Veil (Pas-de-Calais), qui ont été sélectionnées pour peut-être accueillir le nouveau projet de Gérald Darmanin aujourd'hui d'ici juillet.

Avec l'arrivée de l'un des narcotrafiquants les plus recherchées de France, Condé-sur-Sarthe semble tirer son épingle du jeu pour être choisie par l'État. Si cela est le cas, les autorités n'auront pas à déplacer Mohamed Amra de sa cellule vers une autre prison.

Un aspect important à prendre en compte, puisque l'homme s'était échappé après l'attaque d'un fourgon pénitentiaire au niveau d'un péage dans l'Eure en mai 2024, alors qu'il était en cours de transfert.