Oiseaux de bonheur. Survol du mois de juillet : les oiseaux prennent la pose, moissons dangereuses, étape migratoire et baguage de pygargues

Si les moissons représentent un danger pour les oiseaux, les pesticides aussi. Et il est bon de mettre en œuvre un certain nombre d'actions pour sauver les espèces. Pour protéger les volatiles les plus rares, des opérations baguage ont eu lieu.Ce mois de juillet aura aussi été l'occasion de très belles observations dans le ciel alors que certaines espèces préparent doucement leur migration vers l'Afrique. À travers « Oiseaux de bonheur », le groupe de presse Ebra, dont fait partie votre journal, a pour vocation de s'engager pour la préservation des différentes espèces. C'est le moment de survoler le mois de juillet.
C'est dans un petit village de Saône-et-Loire, à La Roche-Vineuse, que Jean-Louis Lovisa cache son coin de paradis. Ce paysagiste à la retraite, qui considère que toutes les espèces se valent et que chacune est parfaite en son genre, a créé sur un hectare, son jardin d’Éden avec des plantes et arbres spécifiques à chaque insecte et oiseau. Des moments qu'il contemple, qu'il photographie même. Une passion dont est né un livre « La jardin des oiseaux », publié chez Hachette. C'est notre portrait du mois.
Les moissons, c'est de saison. Mais c'est aussi un danger pour les volatiles. A Cerville, un village à quelques encablures de Nancy, en Meurthe-et-Moselle, depuis une trentaine d'années, la Ligue pour la protection des oiseaux pose des équipements dans les champs et avec l'accord des exploitants agricoles, pour rendre les nids visibles. Ainsi, les agriculteurs peuvent-ils les éviter. C'est notamment le cas pour le busard cendré, espèce protégée. Opération busards aussi dans la Meuse. Avec un drone thermique, les bénévoles de Meuse Nature environnement, tiennent les comptes. Hélas, l'année s'annonce catastrophique, avec seulement 13 nids trouvés sur 1 000 km2 contre 34 l’an passé et ce alors que les agriculteurs sont les premiers à jouer le jeu.Dans la métropole de Lyon, l'histoire aurait pu mal finir. Un couple de busards des roseaux a niché au cœur d’un champ de blé dans la Plaine de Genas. Grâce à une adhérente de la LPO qui a vu le couple parader, les oisillons ont été sauvés et ramenés dans un taquet, une volière spécifique, qui consiste à relâcher, dans leur milieu naturel, des jeunes busards une fois sevrés.

Une femelle busard cendré avec une proie entre les serres vient nourrir ses petits nichés au milieu d’une grille de protection installée par la LPO. Photo LPO
Autre opération sauvetage, à Grézieu-la-Varenne, dans le Rhône. En juin, la LPO constatait la nidification d’un oiseau peu connu : le bruant proyer. Une espèce peu commune dans le Rhône, et dont les effectifs auraient diminué de 80 % en Europe occidentale. Ces oiseaux des champs, qui nichent au sol, à l’abri d’une touffe d’herbes, ont pu être sauvés grâce aux fauches tardives et à l’absence de pesticides.
Nos "Oiseaux de bonheur"
Découvrez les oiseaux qui font la richesse de la biodiversité de nos régions.De l'alouette des champs au guêpier d'Europe, du moineau au faucon ou de la cigogne à la huppe, découvrez leurs spécificités, leurs chants et comment ils s'adaptent à nos territoires...
Pour nicher, les étourneaux sansonnets choisissent des cavités situées en hauteur. Le nid est tapissé d'herbes sèches, de mousse, de plumes et parfois de ficelle. La femelle y pond de 4 à 6 œufs d'un bleu intense et sans taches qu'elle couve durant quinze jours. Hors période de reproduction, les étourneaux vivent en groupes composés parfois de milliers de volatiles au moment des migrations vers le sud. Ce sont les photos du mois, réalisées dans le Doubs, par François Villemin.
Avant de partir en Afrique, le milan noir fait une halte sur l'île du Rohrschollen, en Alsace. Il s'approprie généralement d'anciens nids et est souvent considéré comme un nettoyeur car il utilise tout ce qu’il trouve pour consolider son cocon, même les déchets laissés dans la réserve. La femelle y pond 2 à 3 œufs en avril. Les petits prennent leur envol au bout de 6 semaines et sont partis pour vivre jusqu’à 23 ans. De juillet à septembre, ces rapaces - qui n'ont de noir que le nom - préparent leur route pour l’Afrique. Un périple d'au moins 4 000 kilomètres au total, dépassant le Sahara.
C'est l'info du mois et pourtant, l'opération se déroule souvent dans la discrétion. Les membres de la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux) très présents sur les étangs de Belval, dans la Meuse, étaient partie prenante pour préserver une espèce menacée en France : le pygargue. Deux jeunes ont ainsi été bagués et équipés de balises GPS dans le cadre d’un Plan national d’actions. Moins de 10 couples nicheurs de cet immense rapace (2,50 m d'envergure) sont connus en France. Ces balises vont permettre de les localiser précisément, quasiment en temps réel ; de les suivre dans leurs déplacements, de fournir des informations sur les comportements de vol, les zones de passage, de stationnement… Mais aussi de veiller sur eux et d'anticiper d’éventuels problèmes.
Le Républicain Lorrain