« Pour une Syrie stable et souveraine » : Rubio rencontre Prez Ahmad al-Sharaa à New York

Le président syrien Ahmad al-Sharaa s'est entretenu lundi à New York avec le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio, marquant une étape importante dans la réintégration de la Syrie avec l'Occident après des décennies d'isolement. La réunion a eu lieu en marge de l'Assemblée générale des Nations Unies (AGNU), où al-Sharaa deviendra le premier dirigeant syrien à s'adresser au forum depuis près de six décennies. Selon l'agence de presse AP, la dernière participation d'un chef d'État syrien à l'Assemblée générale des Nations Unies remonte à 1967, avant le demi-siècle de règne de la famille Assad. Bachar el-Assad a été chassé du pouvoir en décembre à la suite d'une offensive éclair des insurgés, mettant fin à près de 14 ans de guerre civile. Rubio a confirmé la rencontre dans un message sur X, écrivant : « J’ai rencontré le président syrien al-Sharaa pour discuter de nos objectifs communs : une Syrie stable et souveraine, et des efforts continus pour apporter sécurité et prospérité à tous les Syriens. Nous avons également discuté de la mise en œuvre de l’annonce historique du président Trump concernant l’allègement des sanctions et de l’importance des relations israélo-syriennes. » Le département d'État a déclaré que Rubio « a souligné cette opportunité pour la Syrie de construire une nation stable et souveraine suite à l'annonce historique du président Donald Trump plus tôt cette année sur l'allègement des sanctions pour le peuple syrien ». Les deux hommes ont également discuté de la lutte contre le terrorisme, de la recherche des Américains disparus et des relations israélo-syriennes. Al-Sharaa, ancien chef de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), un groupe auparavant qualifié d'organisation terroriste par les États-Unis, s'est employé à rétablir les liens avec les États arabes et l'Occident. L'administration Trump a levé la désignation de HTS et assoupli les sanctions pour soutenir le retour de la Syrie comme acteur régional. Cependant, al-Sharaa a exprimé des doutes quant à l'adhésion de la Syrie aux accords d'Abraham. Lors du sommet annuel de Concordia à New York, il a déclaré : « Il existe une grande différence entre la Syrie et les membres des accords d'Abraham. La Syrie est différente… La Syrie, en tant que voisin, a subi plus de 1 000 raids, frappes et incursions israéliennes. » Il a ajouté que les négociations actuelles avec Israël visaient à réactiver la ligne de trêve de 1974. Al-Sharaa a salué la décision courageuse de Trump d'assouplir les sanctions, exhortant Washington à lever les restrictions restantes. « Le peuple syrien ne doit pas être tué une nouvelle fois à cause des sanctions… Levez les sanctions, et ne vous en faites pas », a-t-il déclaré lors du forum, lors d'un entretien avec le général américain à la retraite David Petraeus, selon AP. Parallèlement, des discussions sont en cours entre la Syrie, les États-Unis et Israël sur un éventuel accord de sécurité, qui pourrait être finalisé cette semaine. Al-Sharaa a également rencontré les sénateurs démocrates Jeanne Shaheen et Gregory Meeks à New York, où Shaheen a souligné sa volonté de faire en sorte que le Congrès adopte une loi levant les sanctions encore en vigueur. Pour la première fois depuis 60 ans, la Syrie a également autorisé des équipes internationales d’enquête à entrer dans le pays. Al-Sharaa a déclaré que des mesures de responsabilisation suivraient et a ajouté : « L’État syrien s’efforcera de rendre des comptes aux personnes reconnues coupables, même s’il s’agissait des personnes les plus proches de nous. »