Psychiatre : Pour développer la résilience mentale, nous pouvons suivre l’exemple d’un astronaute polonais

Nous pouvons nous préparer aux situations stressantes et inhabituelles grâce à un travail systématique, tout comme l'astronaute polonais s'est préparé pour son vol spatial, explique le psychiatre Dr Andrzej Silczuk. Selon lui, un travail régulier est essentiel pour développer la résilience mentale.
Mardi, la capsule Dragon avec quatre astronautes de la mission Ax-4, dont Sławosz Uznański-Wiśniewski, est revenue sur Terre en toute sécurité après un séjour de plusieurs jours à bord de la Station spatiale internationale (ISS).
Avant son départ pour l'espace, Sławosz Uznański-Wiśniewski a suivi deux années de formation destinées à le préparer à affronter une réalité totalement nouvelle. Il s'agissait notamment de le préparer à évoluer en microgravité et d'apprendre à utiliser les équipements de l'ISS.
Conformément aux procédures de formation de la NASA et de l'ESA, les astronautes suivent un entraînement planifié avant leur vol spatial, axé non seulement sur la condition physique et les compétences techniques, mais aussi sur le développement de la résilience mentale. Le maintien d'un bon état de santé mentale est essentiel à la réussite des missions, à la sécurité de l'équipage et à l'exploration spatiale.
Selon le psychiatre Dr Andrzej Silczuk, expert du programme Multi.Life, chacun peut tirer une précieuse leçon personnelle de cet événement historique.
« Développer notre résilience face à ce qui n'est pas encore pleinement compris, à ce que nous n'avons jamais rencontré auparavant, est crucial pour survivre dans cette nouvelle situation. Nous devons adopter cette perspective non seulement pour penser à l'espace, mais aussi pour notre vie quotidienne sur Terre », a déclaré le Dr Silczuk, cité dans un communiqué de presse transmis à PAP.
Comme il l'a souligné, toute situation stressante, difficile et nouvelle peut ressembler à un voyage dans l'espace. « Nous la gérerons du mieux que nos prédispositions et nos ressources nous le permettront. Il est important de se rappeler que nous pouvons y remédier », a-t-il souligné.
En préparation aux missions spatiales, les astronautes suivent un entraînement à la régulation émotionnelle, comprenant des exercices de respiration et de relaxation, et apprennent des stratégies de gestion du stress mental. Ils apprennent également à reconnaître les signes de surcharge mentale chez eux-mêmes et chez les autres membres de la mission. Pendant leur séjour en orbite, l'équipage bénéficie d'un soutien continu, notamment d'un accès à des services psychologiques et de la possibilité de communiquer avec des spécialistes en santé mentale.
Ceci est important car il existe de nombreux facteurs de risque dans l’espace auxquels vous devez vous préparer : niveaux de stress élevés, isolement, perturbation des rythmes circadiens et diminution des performances cognitives.
« Le stress chronique est l'une des menaces les plus courantes pour la santé mentale, même sur Terre. Chacun de nous connaîtra des centaines de situations stressantes graves au cours de sa vie, et probablement même un épisode dépressif. Cependant, contrairement aux astronautes, les Polonais n'utilisent pas encore suffisamment les mesures de prévention et d'assistance pour renforcer leur résilience dans ce domaine », a souligné le Dr Silczuk.
Comme il l’explique, travailler sur la respiration est crucial pour contrôler les émotions dans les situations stressantes, même si cela semble être quelque chose de complètement prosaïque.
« Les consultations psychologiques peuvent être utilisées non seulement pour le traitement de troubles mentaux spécifiques, mais aussi pour l'analyse des événements stressants du quotidien. Grâce à un tel entretien avec un spécialiste, nous pouvons comprendre notre mécanisme de réaction face à un événement spécifique et les sentiments qui l'accompagnent. Sur cette base, nous pouvons développer des méthodes individualisées que nous pourrons utiliser ultérieurement », a expliqué le psychiatre.
Les données de l'Institution d'assurance sociale (ZUS) indiquent que la tranche d'âge la plus susceptible de souffrir de problèmes de santé mentale se situe entre 30 et 39 ans, soit la tranche d'âge la plus active en Pologne. Selon les données de la ZUS, en 2024, le nombre d'arrêts de travail pour troubles mentaux et comportementaux en Pologne a augmenté de 13,8 % par rapport à l'année précédente, atteignant plus de 1,6 million.
L'aggravation de la crise de santé mentale se reflète dans les dernières statistiques du ZUS pour le premier trimestre 2025 : en raison de la surcharge mentale, les Polonais ont passé jusqu'à 8 millions de jours en arrêt maladie, soit 0,8 point de pourcentage de plus qu'un an plus tôt.
Selon l'expert, les programmes mis en place par certaines entreprises et certains lieux de travail peuvent jouer un rôle important dans le renforcement de la résilience mentale de la société. Ils proposent à leurs employés des cours et des formations, par exemple en techniques de relaxation et de respiration, ainsi que la possibilité de bénéficier du soutien de psychologues spécialisés sous forme de consultations individuelles. Les employés peuvent, par exemple, bénéficier de rencontres avec un psychologue, par exemple en ligne, et choisir des experts spécialisés dans diverses techniques thérapeutiques et domaines de la psychologie. (PAP)
La science en Pologne
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