Les lésions cardiaques à l'âge moyen sont liées à un risque accru de démence chez les personnes âgées.

Une étude menée auprès de 6 000 personnes et publiée dans l’European Heart Journal a révélé que les personnes d’âge moyen présentant des taux élevés de troponine I cardiaque dans le sang ont un risque accru de développer une démence en vieillissant. Les scientifiques ont constaté des taux de troponine plus élevés chez les personnes atteintes de démence que chez celles qui n’en étaient pas atteintes, et ce jusqu’à 25 ans avant le diagnostic.
La troponine est libérée dans le sang lorsque le muscle cardiaque est endommagé. Les médecins recherchent des taux de troponine très élevés chez les personnes suspectées d'avoir fait un infarctus . Cependant, des taux élevés de troponine sans symptômes peuvent indiquer des lésions sous-jacentes et persistantes du muscle cardiaque ou des troubles de sa fonction. Ceci peut avoir des répercussions sur d'autres parties du corps, affectant la santé des vaisseaux sanguins et l'irrigation sanguine du cerveau, ce qui peut conduire à la démence.
Tous les participants ont subi un test de troponine ultrasensible entre 45 et 69 ans, mesurant les taux de troponine dans le sang à des niveaux nettement inférieurs à ceux observés après un infarctus. Aucun de ces individus ne présentait de démence ni de maladie cardiovasculaire au moment de ce premier test. Ils ont ensuite été suivis pendant 25 ans en moyenne, et ont subi six tests pour évaluer leur mémoire et leurs capacités cognitives.
Au cours de cette étude, 695 personnes ont reçu un diagnostic de démence. En comparant chaque personne atteinte de démence à quatre personnes non atteintes, les chercheurs ont constaté que les personnes atteintes de démence présentaient des taux de troponine sanguine systématiquement plus élevés. Ce résultat a été confirmé par des analyses sanguines réalisées 7 à 25 ans avant le diagnostic. Les personnes présentant les taux de troponine les plus élevés au début de l'étude avaient un risque accru de 38 % de développer une démence à la fin de l'étude par rapport à celles présentant les taux les plus bas.
Des scientifiques ont calculé que 17 % des cas de démence pourraient être évités ou retardés en améliorant les facteurs de risque cardiovasculaires, notamment l'hypertension artérielle, l'hypercholestérolémie, la sédentarité et l'obésité.
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