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Pharrell Williams amène l'Inde et Beyoncé au défilé Pompidou de Louis Vuitton

Pharrell Williams amène l'Inde et Beyoncé au défilé Pompidou de Louis Vuitton

PARIS -- Les oiseaux se sont dispersés dans toutes les directions lorsque le premier battement de tambour a tonné sur la place devant le Centre Pompidou de Paris mardi, ouvrant la voie à un autre type de vol : Beyoncé et Jay-Z ont envahi le premier rang.

Le couple star était présent au dernier défilé Louis Vuitton de Pharrell Williams, véritable carte de la culture contemporaine : Bradley Cooper, J-Hope, Karol G, Pinkpanthress, Future, Pusha T, Jackson Wang, Bambam, Mason Thames, Miles Caton, D'Pharaoh Woon-A-Tai, Malcolm Washington, Jalen Ramsey et A$AP Nast. Si l'on pouvait douter de l'attrait de Louis Vuitton sous Williams, il s'est évaporé avant même que le premier look ne soit présenté sur le podium.

Ce n’était pas un défilé ordinaire : Williams — à moitié showman, à moitié impresario pop — a mis en scène un passage culturel de Paris à Mumbai, fusionnant la tradition indienne et le dandysme moderne dans une vision percutante et ensoleillée de l’homme Vuitton en 2026.

Chez Vuitton, un défilé n'est jamais qu'un défilé. C'est une prise de contrôle, une ambiance. Mardi, les emblématiques tuyaux colorés du Musée Pompidou ont servi de toile de fond de science-fiction à un décor imaginé avec Bijoy Jain, architecte du Studio Mumbai : un jeu de l'oie grandeur nature, évoquant à la fois le jeu de l'enfant et les risques adultes de la mondialisation de la mode. Pour Williams, le mantra de la maison en matière de voyage est moins une question de destination que de mouvement. Vers le haut, vers le bas, vers le côté, vers le soleil.

Les vêtements ? Cette saison, ils marchaient à leur rythme. Des mannequins portaient des sandales épaisses à l'indienne, des shorts carrés rayés et des chemises bleues preppy aux manches gonflées comme des voiles de mousson. Des pantalons cargo en soie scintillaient au soleil ; des doudounes à fines rayures ajoutaient une touche décontractée, presque kitsch de Bollywood. Des maillots de cricket apparaissaient avec des cols ornés de bijoux ou, pourquoi pas ?, une capuche bouffante dégoulinante de strass. Des bombers en cuir bleu nacré flirtaient avec le clinquant des plateaux de tournage de Mumbai, tandis que des tailleurs à fines rayures s'inspiraient à la fois de l'Empire britannique et des boulevards parisiens.

Si tout cela ressemble à un choc culturel, c'est voulu. La maison Vuitton de Williams est devenue un véritable tableau d'inspiration pour les envies de voyages internationaux : soies à carreaux, rayures dépareillées, tissus trompe-l'œil délavés par le soleil et les aventures. Un clin d'œil au dandysme itinérant qui devient rapidement sa marque de fabrique. Moins nostalgique, plus actuel.

Mais ne confondez pas l'optimisme du globe-trotter avec la naïveté. Il y a du calcul dans ce chaos. Les références de Williams oscillent entre Nigo de Kenzo (son ancien collaborateur) et les artisans indiens contemporains – comme les serpents perlés à la main qui glissent sur les chemises, ou les draps parfumés au bois de santal qui rappellent un été au Rajasthan. La « communauté mondiale » prônée par Vuitton est réelle, mais c'est aussi de la realpolitik : quoi de plus luxueux en 2025 que des vêtements qui cherchent à plaire à tous et partout, sans se perdre ?

Bien sûr, chez Vuitton, les accessoires font l'homme, et les sacs, sandales ornées de bijoux et colliers riches en accessoires de cette saison ont offert l'appât Instagram indispensable, chacun arborant un tampon de passeport en cuir ou en or, tant convoité. C'est du maximalisme, certes, mais pas seulement pour les fans de TikTok : le savoir-faire, du tissu blanchi au soleil aux rayures tissées à la main, récompense quiconque prend la peine d'y regarder à deux fois.

S'il y a une critique à formuler, c'est que le bruit des références menace parfois de couvrir le signal. Williams accumule motif sur motif, couleur sur couleur, joie sur joie, jusqu'à ce que la cohérence se transforme en une énergie pure et dionysiaque. Mais c'est peut-être là le problème : en cette période d'anxiété mondiale, l'homme Vuitton choisit de se pavaner, de briller et de dévier.

LVMH, premier groupe de luxe mondial, a enregistré un chiffre d'affaires record de 84,7 milliards d'euros en 2024, sa division Mode et Maroquinerie, ancrée par Louis Vuitton, restant en tête. Avec une capitalisation boursière proche de 455 milliards de dollars et plus de 6 300 magasins dans le monde, Vuitton demeure la marque de luxe la plus valorisée au monde. Malgré une récente baisse de ses ventes, son envergure et son influence restent inégalées.

Alors que le dernier regard tournait autour du Pompidou et que les oiseaux se réinstallaient, l'odyssée de Vuitton ressemblait moins à un défilé de mode qu'à une annonce : le monde est un plateau de jeu, les échelles sont réelles et Louis Vuitton continue de lancer les dés.

ABC News

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