Deuxième fournisseur en crise : ce manager est censé remettre ZF sur les rails

« Il n’existe aucun scénario dans lequel un chevalier blanc viendrait nous sortir de cette situation », précise Mathias Miedreich.
(Photo : dpa)
Mathias Miedreich est décrit comme un homme direct et déterminé. Ancien directeur de la division transmission de ZF, il accède à la tête de l'entreprise. Âgé de 50 ans, il apporte son expérience acquise dans d'autres pays et secteurs. Cela l'aidera-t-il à relever les grands défis ?
Il a pour mission de sortir le deuxième équipementier automobile allemand de la crise : Mathias Miedreich prendra la direction de ZF à Friedrichshafen le 1er octobre, en remplacement de Holger Klein. Cet homme de 50 ans connaît bien le monde du travail ; il siège au conseil d'administration à la tête de la division transmission depuis janvier. Qu'est-ce qui motive le futur patron ?
Miedreich est un manager doté d'une expérience internationale. Après des études de gestion à Erlangen-Nuremberg, il a occupé divers postes chez Siemens, Continental et Faurecia en Europe et en Asie. En 2021, il a pris la direction d'Umicore, société basée à Bruxelles, leader mondial des technologies des matériaux et de l'économie circulaire. Il a occupé ce poste jusqu'en mai 2024.
Depuis janvier, il est responsable de la division « Technologies de transmission électrique » de ZF, qui comprend les moteurs électriques et hybrides ainsi que les moteurs à combustion. Après son arrivée à la direction, il assurera l'intérim jusqu'à la nomination d'un successeur.
« Ne prenez pas vos collègues pour des imbéciles »Avant sa nomination, le futur PDG de ZF a déclaré au Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) lors du salon IAA Mobility que la transparence était particulièrement importante dans les relations avec les employés. « Il est difficile de se faire passer pour quelqu'un d'autre, et il ne faut pas prendre ses collègues pour des imbéciles. Au final, si l'on ne dit pas la vérité clairement, on perd des clients. »
Le Conseil de surveillance décrit Miedreich comme un membre du directoire de ZF alliant esprit de décision et aptitudes à la communication. Selon le président du Conseil de surveillance, Rolf Breidenbach, il a déjà réalisé des progrès significatifs dans la restructuration de la division E.
ZF est lourdement endetté, avec plus de dix milliards d'euros de dettes, et souffre du retard du lancement de l'électromobilité. Jusqu'à 14 000 emplois devraient être supprimés en Allemagne d'ici fin 2028. La division transmission est actuellement au cœur d'une restructuration.
Résiliations non excluesQuatre sujets figurent en tête de son agenda : réduire les coûts, rationaliser le portefeuille, revoir les sites de production et réduire les effectifs, comme l'a récemment déclaré Miedreich à la « Wirtschaftswoche ». Il qualifie ces mesures de « difficiles, mais nécessaires ». « Il n'existe aucun scénario où un chevalier blanc viendrait à notre secours. » Il souhaite éviter les licenciements, mais il ne peut les exclure.
Les employés rencontrés lors des visites sur site savent à quel point le chemin est difficile, explique-t-il lors de l'entretien. « Nous avons tellement de problèmes à résoudre, nous devons tous nous serrer les coudes pour aider la Division E et ZF à retrouver leur niveau d'antan », souligne-t-il.
Source : ntv.de, chl/dpa
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